Morgane Lopez - 30.05.2022
Aujourd’hui, les projets de formation répondent à de nombreux enjeux. Depuis le développement de la formation digitale, il est difficile de s’assurer si les apprenants sont véritablement engagés. À l’inverse d’une formation en présentielle ou il suffit de savoir si l’apprenant est présent et s’investit. De plus, les apprenants sont habitués à utiliser de nombreuses plateformes user friendly telles que des services de vidéos à la demande ou même les réseaux sociaux. Une plateforme ne répondant pas aux exigences des apprenants aura de forts impacts pédagogiques sur leur parcours de formation. Ils risquent de se lasser facilement. Ainsi, ils ont de plus en plus d’exigences, et sont désireux d’expériences efficaces et utiles.
Les préconisations issues du design thinking dont nous allons vous faire part , ont pour but de
faciliter le travail du concepteur pédagogique et de lui faire gagner du temps. Comment ? En lui
permettant d’arriver rapidement à une solution qui répond aux besoins des apprenants et qui
maximise les impacts pédagogiques.
Il est à noter que la méthodologie que nous vous partageons s’applique seulement à certains
parcours considérés comme innovant ou stratégique pour l’entreprise.
1. Comprendre à qui l’on s’adresse
Aujourd’hui, la qualité d’une formation ne suffit plus. En effet, l’engagement des apprenants est
corrélé à l’expérience qu’il va vivre tout au long du parcours. Il faut donc comprendre qu’une
bonne expérience découle, premièrement, d’une bonne compréhension des besoins.
A l’instar des approches de design d’expérience, de méthodes agiles… comprendre ses
utilisateurs revient à entrer en empathie avec eux. Que vivent-ils ? Que pensent-ils ? Que
ressentent-ils ?
Cette approche implique la mise en place de méthodologies d’analyse comportementale afin de
décrypter le comportement de l’utilisateur face à un contenu donné, ses réactions et ses
impressions.
Cette phase débute par une écoute active des utilisateurs, qui permet d’explorer et de
comprendre leur comportement.
Vous pouvez prendre le temps d’observer l’utilisateur, de discuter avec lui et d’échanger sur ses
motivations, ses objectifs et ses freins. Vous pouvez aussi vous intéresser à son écosystème et ses centres d’intérêts.
Chaque insight [1] que vous récoltez apporte sa pierre à l’édifice. Et chaque data vous permet d’y
voir un peu plus clair sur les futures décisions que vous allez prendre.
Dans cette phase, plusieurs techniques peuvent vous permettre de récupérer des données,
comme :
• L’observation, dont les datas recueillies sont constituées de comportement, d’attitude et
d’interactions sociales. L’observation d’un individu s’effectue dans le cadre de son
environnement naturel, sans interférer dans la situation observée. Dans la conception d’un
parcours de formation, on peut par exemple s’intéresser aux modes de “consommation de la formation” par les individus : l’apprenant travaille-t-il plutôt à son bureau devant un
ordinateur ou est-il plutôt sur le terrain ? A-t-il l’habitude de se former lors de sessions de
deux heures ou de dix minutes ? Etc.
• L’entretien utilisateur, qui consiste à un dialogue entre vous et votre potentiel
utilisateur. L’idée est de poser un bon nombre de questions à l’interviewé afin de
maximiser la récolte de données qualitatives. Contrairement au questionnaire de
satisfaction à l’issue de la formation, on cherche ici à anticiper les besoins des apprenants.
• L’analyse comportementale, avec des outils d’enregistrement comportemental, qui
peuvent aider à déterminer quels sont les points faibles d’un parcours de formation, mais
également les zones d’optimisation. Dans ce sens, on peut s’intéresser aux données issues
des plateformes de formation utilisées par les apprenants, afin de voir de quelle façon ils
interagissent avec : quels sont éléments qui génèrent un bon engagement sur la durée ?
Qu’est-ce qui les fait décrocher ?

2. Tester et apprendre
La phase d’écoute active des apprenants permet donc d’identifier leurs besoins, de les
catégoriser et de les classer par ordre de priorité, donnant ainsi lieu à la deuxième phase qui est
la création d’un pilote de formation.
Connaissez-vous la notion de « Test and Learn » ? Et bien nous y sommes !
Il s’agit de positionner la session pilote comme une étape clé du processus de conception d’une
formation. Véritable laboratoire, le pilote devient le moment de confrontation avec des « beta
testeurs » dans une logique itérative. Il est l’occasion de prendre des décisions sur les
changements à opérer en vue du déploiement cible.
Lors des sessions de tests, il faut rester attentif et vigilant à toute modification du comportement et des besoins des utilisateurs et être réactif en ajustant la solution.
Rien n’est acquis, même si toutes les étapes ont été suivies à la lettre. Il est très important que l’organisation garde à l’esprit que le pilote peut ne pas être pertinent pour les utilisateurs cibles,
pour une raison ou une autre. C’est pour cela que « tester et apprendre » reste la meilleure
posture à adopter pour éviter de proposer un projet obsolète ou qui ne correspond ni aux
attentes des apprenants, ni aux besoins de l’entreprise.
Conclusion
L’expérience utilisateur doit être un facteur déterminant dans tous les domaines et notamment
dans la formation professionnelle. Cette approche centrée sur l’utilisateur place la satisfaction
comme un objectif principal à atteindre, afin d’appliquer un processus de conception
méthodologique permettant d’offrir à l’apprenant une expérience engageante.
Elle définit le ressenti, les perceptions et les besoins de l’utilisateur durant l’expérience globale
du projet. Il s’agit d’une vision holistique qui est fondée sur plusieurs concepts et techniques
dans le but de concevoir une formation utile, accessible, désirable et de valeur.
[1] Perception de l’utilisateur sur un sujet donné
Comments